Suite à une grève de quelques mois dans l’entreprise, l’employeur annonce qu’il sera versé une prime exceptionnelle à certains salariés non-grévistes. Cette prime est attribuée selon une surcharge exceptionnelle de tâches confiées à certains collaborateurs. L'employeur précise que cette prime n’est pas liée aux résultats de 2018 mais aux efforts supplémentaires fournis par certains collaborateurs en dehors de leurs tâches habituelles durant les quatre derniers mois.
Les salariés grévistes et un syndicat estiment être victimes de discrimination dans l’exercice de leur activité syndicale et de leur droit de grève. Ils assignent leur employeur devant la juridiction prud’homale pour obtenir :
Le Conseil de Prud’hommes donne gain de cause aux salariés et au syndicat. Il considère que :
La Cour de cassation, dans son arrêt du 3 avril 2024 (Cass. soc., 3 avril 2024, n°22-23.321), casse cette décision et précise :
Pour la Cour de cassation, le fait que la prime ait été attribuée en raison des efforts supplémentaires et de la surcharge exceptionnelle de travail réalisée par les non-grévistes justifie l'absence de discrimination. La prime est donc considérée comme une récompense légitime pour les tâches supplémentaires effectuées, et non comme une mesure discriminatoire à l’encontre des grévistes.
Cass. soc., 3 avril 2024, n°22-23.321